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Comparatif rétro : Suzuki Volty et Kawa Estrella, deux 250 du siècle dernier au charme fou !!

samedi 2 juillet 2011, par Hippolyte Duhameau

Çà y est c’est l’été, votre douce et tendre a particulièrement été sympa et viens de vous supporter sans coup férir pendant onze mois de dur labeur, vous avez envie de lui renvoyer l’ascenseur .. et en même temps de remonter la selle mono sur votre superbe café racer .. Pourquoi pas lui offrir une brelle, un machin qui va lui permettre de s’éclater .. mais pas trop !!

Réfléchissons un peu .. sur le marché actuel il n’y a quasiment rien qui a de la gueule à vil prix. Par contre si vous vous penchez … pas trop c’est un coup à s’en mettre une … sur les sites spécialisés dans les brellons d’occase .. Eh bien vous allez pouvoir trouver l’objet de vos rêves ..

Si la dame a son permis vous allez faire le coup bolide en tapant dans une cylindrée complètement délaissée depuis le disparition de l’ancien permis 400cc .. la catégorie 250cc.

Un 250 c’est comme une 125 avec un peu plus de pêche, cela va vous coûter peau de balle en assurance, peanuts en consommation et madame va avoir l’impression de piloter un bolide alors qu’elle se retrouvera avec une moto qui ne sera pas un foudre de guerre mais qui, vu les conditions de limitation actuelle, vont lui permettre de se balader en toute quiétude et, comme vous serez bien obligé de l’attendre, va vous permettre de sauver votre papier rose par la même occase.

Des 250 il y en a quatre catégories ..

L’une, d’entrée, est exclue : Les crotteuses .. D’une part votre douce ne touchera pas les petons par terre, d’autre part les pneus à tétines sur les grands axes ce n’est pas recommandé.

Seconde catégorie : Les custom .. Alors là faut aimer !! Si madame est adepte du Stetson, de la jupe à frange et de la danse country, vous pouvez tenter le coup … mais sachez que là vous allez vous retrouver avec un poumon qui va peser un âne mort, avec un freinage plus que nul, des reprises inexistantes, une tenue de route aléatoire et un plaisir de conduite qui confèrera à celui d’un camping car sur une route de montagne avec un fort vent de face ..

La troisième : Les sportives de petite cylindrées .. souvent encore motorisée avec un deux temps .. c’est pointu, difficile à régler, cela consomme un max et leur usage est le plus souvent réservé à la piste .. On oublie également !!

L’ultime, celle qui m’a séduit le plus et qui, je le pense, risque également de séduire votre dame, ce sont les petits roadsters … Ils présentent pas mal d’avantages .. Débarrassés de pas mal de fioritures diverses ils sont relativement légers, souvent appréciés dans leur pays d’origine ou ils sont encore dans la catégorie des permis petite cylindrées ils bénéficient d’un freinage souvent sur- dimensionné , leur puissance est raisonnable et la moto confère le plus souvent à un 125 sur motorisé qu’à un 500 anémique .. et surtout la raison la plus valable c’est que vous pourrez piquer sa brelle à votre tendre pour aller balader en ville sans que cela ne vous fasse passer pour un blaireau !!

Petits roadsters, sur le marché de l’occase à un tarif intéressant pour une machine qui a de la gueule et bien souvent des motos qui seront restés dans leur stricte version d’origine … Deux sortent du lot ou tout au moins me semblent être celles qui seront à même de satisfaire madame en faisant de surcroit une excellente seconde machine pour monsieur, deux brelles qui sont mignonnes et qui auront le mérite de faire même retourner les passants, deux machines qui n’eurent quasiment aucun succès à l’époque car elles étaient bien trop chères pour leurs performances et qui furent diffusés de façon confidentielle sur le marché français au point de ne pas tarder à devenir de vrai collectors ..

Je veux bien évidemment parler de la Suzuki Volty qui fut sur le marché de 1993 à 2000, un machin rondouillard et sympa que vous toucherez en occase avec un kilométrage qui n’excèdera pas les 40000 bornes pour bien moins de 2000 zorros et de la Kawa Estrella, un peu plus rétro, un peu moins diffusée car il ne s’en est vendu que 160 en France ce qui va justifier son tarif plus élevé en occase Une machine qu’il ne vous faudra pas escompter toucher à moins de 2000 euros mais qui aura souvent un kilométrage plus que confidentiel.

Première de notre comparatif : La Suzuki Volty SU 250

C’est avant tout une petite moto à l’allure sympathique et au look un poil rétro. Pas franchement custom, pas franchement roadster, juste ce qu’il faut pour avoir son style bien à elle.
Ce n’est pas un monstre de vitesse, et vous aurez beaucoup de difficultés à dépasser les 120 Km/h. Elle est principalement destinée aux petites balades sur les petites routes, aux parcours urbains, et à l’occase aux trajets pour aller au boulot.
Non seulement elle est petite, mais en plus elle est économique. Sa consommation est d’environ 3 litres aux 100 km en cycle urbain.
La vidange de l’engin ne nécessitera que moins de 2 litres d’huile et un filtre une fois sur deux.
Sa maniabilité est très importante, son poids (125 Kg), son angle de chasse, lui confèrent l’agilité d’une bicyclette.
Vous pouvez embarquer un passager, mais selon le siège utilisé le confort sera très limité.
En résumé, c’est une magnifique petite machine, comme on les fabriquait il y a plus de 10 ans. Facile à entretenir, dotée d’une mécanique simple et d’un tempérament très agréable.

Un avis avisé d’utilisatrice :

Mai 2000, le précieux papier rose fraichement reçu, je plonge dans le vaste milieu de la moto d’occasion afin de dégotter une bonne machine pour débuter.
Les CB 500 utilisées lors du permis m’ont emballées seulement une rapide étude de marcher me révelle que les assureurs proposent pour les jeunes conducteurs des tarifs prohibitifs pour les machines de plus de 50 cheveaux et plutôt attractifs en dessous.
Je recherche alors une machine d’une quarantaine de chevaux et constate avec effroi que le marché français ne propose dans cette gamme que des trails et des customs...
Et puis un jour je tombe sur une TU 250 Volty noire.. Coup de foudre immédiat, il me la faut.. Et la, la magie opère : pour 20000 francs j’ai une machine de 15000 km, révisée, assurée, immatriculée et prête à rouler...

Mieux, la consommation au quotidien est du même tonneau... 3.5L/100 en moyenne soit plus de 320 bornes d’autonomie sur les 12 litres du réservoir... Vous n’irez certes pas très vite mais vous irez loin, très loin..
On serez tenté de penser qu’à ce prix, la machine pourrait être moche, mal finie, et mal équipée...En gros, bien cheap !! Et bien même pas. La ligne néo-rétro rondouillarde est superbe, la finition parfaite et on a même droit à quelques accessoires simples mais quand même bien pratiques au quotidien comme un porte U, un attache casque, une trousse à outils complète. L’espace sous la selle est assez restreint mais peut toutefois accueillir une bombe anti-crevaison, des cartes routières ou quelques outils en sus.
Cette moto a beau susciter l’attachement, il n’en reste pas moins qu’elle n’est parfaite que dans un cadre d’utilisation limité. Reine en ville, sympa sur départementales ensoleillées, horrible sur autoroute !
L’autoroute parlons en. La Volty permet d’atteindre une vitesse max de 125 km/h, ce qui permet contrairement à la plupart des 125 d’aborder l’autoroute... en cas d’extrême nécessité !! Parce que entre le petit monocylindre 4 temps qui hurle sa douleur de tourner si vite, les suspensions bien tape-cul associées à un poids mouche qui la font s’envoler à chaque défaut du revêtement et l’absence de protection... C’est bien sport !
En conclusion cette moto est idéale dans son domaine d’utilisation. Elle présente un rapport qualité/prix à mon avis sans égal et en plus elle est belle et marrante. Sa bonne frimousse pas agressive pour deux sous en fait un peu l’équivalent de la mini chez les motos et sait dissiper les craintes des parents anxieux de voir leur fiston rouler en 2 roues... Suzuki avait fait là une très bonne machine recommandée au jeune permis, en tant que seconde moto ou comme moto de votre douce et tendre ou à toute personne qui veut autre chose qu’un 125 pour pas cher ! 

Seconde de notre comparatif : La Kawa BJ250 Estrella

Délicieusement rétro et bourrée de charme, la Kawasaki 250 Estrella nous avait séduit au bon temps du Joe Bar Mag où nous l’avions qualifié de moto de gonzesse .. De nos jours elle fait encore son petit effet et comme elle n’a pas vieilli d’un iota elle est parfaitement en phase avec la Volty .

L’Estrella est une machine résolument coup de coeur, amusante avec son mono-cylindre longue course et très efficace en cycle urbain grâce à son poids réduit (144 kg à sec). C’est une moto très économe en carburant (entre 3.5 et 4.2 litres aux 100 km), mais visiblement plus assez au regard de mes nouveaux critères pour préserver le climat. Cette moto peut séduire les femmes et les motards pépères. Elle donne l’illusion de posséder une moto des années 1930-1960, mais avec la fiabilité et l’agrément d’une moto des années 1990. 

Le point fort est sa finition exemplaire : deux freins à disque, de multiples pièces en tôle à la place du plastique, des carters moteurs tout en rondeurs bien dessinées et un ensemble homogène épuré comme avec son unique compteur.

Maniable, légère, confortable, ménageant une bonne tenue de route et un freinage efficace, l’Estrella a tout pour elle. Certes les comodos et le starter ne sont pas très pratiques et son manque de puissance limite son utilisation à la vie citadine. Mais cette ligne, ce style rétro... Elle est vraiment très jolie ! Pas avare de chromes on est tenté de la faire briller et son allure d’ancienne fait retourner bien des regards.

L’Estrella est relativement à l’aise sur les longs trajets hors autoroute. Sur un trajet mêlant nationale t départementale en respectant une vitesse de l’ordre de 90 km/h, vous mettrez un temps de parcours similaire à celui obtenu avec une moto de bien plus forte cylindrée. Sa maniabilité fait de plus que même un conducteur inexpérimenté va se sentir très à l’aise sur ce genre de routes.

Côté point négatif, c’est le starter (situé sous le réservoir) qui n’est pas progressif. C’est tout ou rien. Il faut donc laisser la moto chauffer tranquillement en roulant à vitesse réduite. Au bout de 5 à 10 minutes, le ralenti tient bien et on est moins obligé de se concentrer sur les gaz au débrayage. En hiver, pour éviter le risque de calage à l’arrêt il faut conduire cette moto sans brutalité en anticipant les freinages. Ce petit problème témoigne d’un caractère qu’il faut savoir dompter avec sagesse.

En ce qui concerne la rareté de machine, il faut savoir que l’Estrella n’a été vendue qu’entre 1996 et 1999. 200 exemplaires auraient dû être vendus dans notre pays, mais 40 on été expédiés en Allemagne où elle a eu un peu plus de succès que chez nous. Il y a donc à l’heure actuelle moins de 160 machines en France. Cette rareté explique une surcote assez importante à la revente surtout si la machine a été bien entretenue, ce qui est bien souvent le cas car cette moto est un objet passion qui n’incite pas aux excès comme peuvent le faire les autres motos plus puissantes. A son guidon, on aime enrouler pour profiter de la sonorité et du couple du moteur. Ses gros points forts restent son originalité et sa facilité de conduite pour les femmes.

Vous avez maintenant les cartes en main, reste à vous de faire votre choix et de trouver l’oiseau rare.

Si je devais choisir, et même si son prix est un peu plus élevé je choisirais la Kawa, sa meilleure tenue de route, une puissance un peu plus étagée du monocylindre, la qualité de ses matériaux et surtout un confort un peu moins spartiate auront mes suffrages. Sachez toutefois que l’une comme l’autre ces deux motos seront dans votre garage et pour un usage quotidien deux machines attirantes, originales, faciles à mener et surtout d’un prix de revient ridicule.

Fiches techniques comparatives :

SUZUKI VOLTY TU 250

Châssis :
Cadre : simple berceau en acier
Réservoir : 12 litres
Hauteur de selle : 765 mm
Longueur : 2070 mm
Largeur : 750 mm
Hauteur : 1075 mm
Empattement : 1375 mm
Poids à sec : 125 kg
Train avant :
Fourche téléhydraulique, déb : 140 mm
1 disque Ø 275 mm, étrier 1 piston
Roue AV : 90 / 90 - 18"
Train arrière :
2 combinés latéraux, déb : 98 mm
1 tambour Ø 130 mm, 1 came
Roue AR : 110 / 90 - 17"
Moteur :
Monocylindre, 4 temps
Refroidissement par air
1 carburateur
1 ACT
4 soupapes par cylindre
249 cc (72 x 61.2 mm)
20 CV à 7500 tr/min
21 Nm à 6000 tr/min
Rapport poids / puissance : 6.25 kg/ch
Transmission :
Boîte à 5 rapports
Transmission secondaire par chaine
Vitesse max : environ 130 km/h
Accélération 0 à 100 : 13 s
Cote occasion en 2013 : Aux alentours de 2000 euros pour un modèle 1998 avec moins de 30000 km.

KAWASAKI ESTRELLA BJ 250

Châssis :
Cadre : simple berceau en acier
Réservoir : 14 litres
Hauteur de selle : 745 mm
Longueur : 2090 mm
Largeur : 780 mm
Hauteur : 1050 mm
Empattement : 1400 mm
Poids à sec : 142 kg
Train avant :
Fourche téléhydraulique, déb : 120 mm
1 disque Ø 300 mm, étrier 1 piston
Roue AV : 90 / 90 - 18"
Train arrière :
2 combinés latéraux, déb : 95 mm
Simple disque Ø 130 mm
Roue AR : 110 / 90 - 17"
Moteur :
Monocylindre 4 temps
Refroidissement par air
1 carburateur
1 ACT
2 soupapes par cylindre
249 cc ( 73 x 66 mm )
17 CV à 7200 tr/mn
17,7 Nm à 5000 tr/mn
Rapport poids / puissance : 9.35 kg/ch
Transmission :
Boîte à 5 rapports
Transmission secondaire par chaine
Vitesse max : environ 125 km/h
Accélération 0 à 100 : 14,5 s
Cote occasion en 2013 : Entre 2500 et 2800 euros pour un modèle 1998 avec moins de 50000 km

Si vous en trouvez une, allez, n’hésitez pas vous allez lui .. et vous .. faire plaisir !!

Hippo

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