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Essai rétro ... Aprilia SL 1000 Falco modèle 2000

samedi 2 novembre 2013, par Hippolyte Duhameau

En 2000 Aprilia a sorti une moto qui reprenait tout de la RSV 1000, l’épouvantail dans le monde des sportives, mais qui était un peu plus dépouillée,il s’agissait de la SL 1000 Falco.
En fait le constructeur italien souhaitait en faire la vraie rivale de la VTR.
Or cette machine était en fait une réelle sportive, pas très facile à emmener et non pas une RSV populaire comme certains essayeurs avaient eu le tort de la qualifier. Elle ne connut pas un grand succès et fut retirée du catalogue en 2005 sans jamais avoir déchaîné les passions.
C’était quand même une machine qui non seulement était belle mais qui envoyait du gros pour peu qu’on sache la mener !!
J’en avais testé l’un des premiers modèles disponibles en concession .. Ce jour là j’étais en forme .. Je vous le livre in extenso .. Avril 2000 ...


Faucon discuté …

D’entrée de jeu la bestiole ne laisse pas indifférent. Est-ce du à la couleur, au design où tout simplement à ce je ne sais quoi d’italien qui fait que même à 100 ans Sophia Loren me fera toujours bander et que les tortellonis de chez Barilla sont à Rivoire et Carré ce que le Roquefort est au Bonbel (publicité gratos).

Allègrement pourrie dans la plupart des revues spécialisées pour des raisons que je cherche encore, la SL 1000 gagne à être connue. Moins exclusive que sa frangine RSV, plus apte au duo, plus touriste en fait, elle ne renie pourtant pas ses attaches sportives. Même si APRILIA a une image de sportive pure et dure, l’importateur ( qui n’est pas contre le fait qu’un club de marque réunisse les propriétaires des belles italiennes et les invite régulièrement à prendre le chemin de la balade) louche du coté de la clientèle GT Sport mais n’avait pas jusqu’ici la bécane qui allait les attirer.
Cette SL 1000 pourrait bien être le chaînon manquant entre un Pégaso qui pêche par un coté « limite utilitaire » et une RSV qui conduit droit au divorce pour peu que la belle qui vous accompagne soit plus adepte du plat en sauce que de la grillade, encore faut-il la juger dans sa catégorie et non pas la surclasser parce que la famille accumule les titres de champion du monde !

« 
 Allez ma mie, coiffez votre hennin, enfilez les poulaines, et allons courir les chemins sur ce fier destrier !
 Mon bon sire, pour peu que le ramage vaille le plumage, pour quelle belle partie nous voilà donc partis !
 Fi de jambonnerie, la cuisse est-elle bien servie ou votre auguste fondement supporte-t-il mal les trépidations de cette cavale ?
 Piquez des deux, preux chevalier, la vitesse me sied et la selle est bonne. J’ai souvenance d’une autre monture qui m’avait cassé le bas du dos, celle ci respecte ma partie noble et je m’y vois bien parcourir moult lieux.
 Piquons, piquons mais point trop n’en faut, les archers du Roy sont encore à l’affût. »

Pour un trou ça c’est un trou.

La bête est en rodage et le voyant qui sert de zone rouge crépite dès 6500 tours, vous me direz que cela nous entraîne déjà à des allures qui par les temps qui courent vous mèneraient facilement derrière les barreaux. Le bridage se ressent à partir de 5000 tours. Si, tombant un rapport, vous avez le malheur de vous retrouver dans cette zone fatidique, vous allez pester quelque peu contre cette limitation imbécile qui, là, montre bien son inefficacité (elle sera gommée en deux coups de cuillère à pot dés la première révision) et dans ce cas bien précis une dangerosité qui n’est pas du tout inhérente à la machine.

« 
 Fi de trou, Ô mon doux, votre heaume est sanglé, et le destrier est chaud. Je peux sans me cramponner rester sise sur votre monture ce qui est de nos jours qualité première chez les presque sportives. De surcroît le confort n’est point inexistant et si la fatigue ne vous gagne point dès arrivés dans l’hostellerie nous pourrons festoyer, beuvoyer et bai….
 Que nenni ma douce, avant de jouer du cuissot il nous faut jouer de la poignée (remarquez en passant que je n’ai pas fait de fautes d’orthographe !) et la chaussée nous attend pour affronter moult épreuves. »

La boîte qui est assez dure au départ devient ferme mais précise au bout de quelques kilomètres et ce système d’asservissement de l’embrayage veillant à faire passer toute la puissance au niveau de la roue AR se révèlera vite, pour qui aime la chose, un truc extra pour faire du wheeling.

« 
 Olà, tout doux mon bon, vous faillîtes bien poser mon séant sur le bitume ce qui aurait été fort dommageable pour la suite de nos ébats …
 Ma mie, je ne saurais vous perdre en telle contrée lointaine, goûtons de la balade et testons avant de tétoner.
 T’étonner, t’étonner …. Voilà qu’il me tutoies. Sire, sire testez et ne soyez pas ridicule ! »

Les trépidations de la macchina

Comme sur la grande sœur RSV 1000 le berlingot semble avoir un coffre à la capacité sans limite et même dans cette période de rodage le couple est omniprésent. Certes cela cogne un petit peu en dessous de 2500 tours mais je pense que cette fameuse bride ne doit pas être étrangère à la chose. Les deux grosses gamelles distribuent des trépidations non désagréables et la sonorité feutrée des échappements au ralenti laisse place à un grondement rageur dès que l’on monte dans les tours. La bestiole semble ne pas avoir trop envie de grimper en température et la navigation se fait sous 65 degrés centigrades ce qui me semble pourtant assez juste compte tenu des possibilités de l’animal.

« 
 Mon paladin baladez moi encore un peu, la chaleur de votre séant ma sied bien plus que celle de votre cavale.
 Jouvencelle aimée les trépidations vous ensorcellent, pourtant elles sont bien gommées sur cette monture de l’an deux mil.
 Fi de remontées dans les reins, glissez vous dans la file et allons batifoler au pré. »

GT, GT, à l’Italienne oui !

Ne m’en parlez pas de la file, les rétros sont juste à la hauteur de ceux de la Twingo de madame et je m’en tire avec un sourire. Dés que la zone s’élargit le coté superbe bique ressort et l’engin s’avère redoutable. Avec une partie cycle réglable de A jusqu’à Z – putain qu’il est bien ce titre ! – ce faucon prend des allures d’aigle et j’imagine ce que cela va être réglé pile poil et débarrassé de toute charge inutile. En assagissant son gros mille Aprilia ne lui a pas fait perdre son caractère et pour du GT sportif, ça c’est du GT sportif.

« 
 Par Saint Louis et son ami Guillaume, doux seigneur insinueriez vous que je suis charge molle ?
 Point donc ma belle, je songeais seulement à remplacer les poignées de rappel par une selle monoplace !
 Je vois bien là que je vous angoisse, pourtant sachez que je suis fort aise et que je ne supporte ni vent ni moindre douleur au niveau de ma partie basse.
 Dans deux minutes vous allez me dire que l’étrier est bon et que vous iriez avec moi jusqu’en Chine.
 Allez allez Marco Polo, la gaudriole n’attend point …. »

Ma ché é bella la ragazza

Le designer ne s’est pas loupé et force est de constater que sur ce SL tu fais plus forte impression que sur n’importe quelle japonaiserie même en série limitée. J’en connais qui vont baver ! !
Belle à faire craquer même un pêcheur d’oursin, stable à faire douter n’importe que vacciné aux trois roues, pêchue à faire saliver le plus accro aux R divers, confortable à faire douter le plus inconditionnel de sportivo-gt, avec un tableau de bord que si tu n’as pas fait sup aéro t’y comprends que dalle et un freinage que si tu es conducteur de dragster tu te retournes pour voir si le parachute il est sorti, cette Falco 1000 SL est assurément une super bécane. Certes elle rentre dans un créneau qui n’est pas facile mais elle risque bien de séduire certains qui veulent se distinguer de la masse et avoir un engin devant lequel on se retourne, comme en plus, et malgré tout le sucre que l’on a pu casser sur sa selle, les défauts dont on l’affuble ne sont pas rédhibitoires et peuvent être facilement gommés le succès de cette bécane risque bien d’être assez conséquent, à l’échelle européenne bien entendu !

« 
 Nous voilà arrivés, seigneur daignez me poser et allons nous reposer de cette randonnée.
 Fichtre non jolie mamour, faut que je ramène la brelle au bouclard, le père Armand de chez Technic va se faire des cheveux. Ne vous en faites pas et prépare vos arrières dans une paire de tours d’horloge la fête sera pour nous.
 Eh voilà comment finit ce qui aurait pu être une expérience inoubliable ! J’en avais déjà l’eau à la bouche, dites ce soir, vous emmenez au MacDo ? »

Merci à TECHNIC MOTOS, à Nîmes qui m’avait prêté cette machine dès sa sortie. Mon vieux complice Armand qui avait pris une sacré ramonée lors du premier essai presse de la RSV 1000 que j’avais commis pour le Joe Bar Mag ... mais je vous raconterai cela une autre fois !!

Crédit photos .. : Divers

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