On va s’intéresser aujourd’hui à une déclinaison façon roadster que la marque de Mandello a commis à la fin du siècle dernier, un truc qui était censé prendre le relais de la California et de toucher une nouvelle clientèle mais qui n’a jamais eu qu’un succès d’estime : La 1100 Jackal !!
Le roadster façon GuzZZ !!
Ils avaient le berlingue, celui de la Calif, un injecté d’un peu plus d’un litron avec un couple à faire pâlir un tracto pelle, acceptant les bas régimes comme s’il en cruisait en bref un moteur qui était un vrai bonheur pour le fainéant qui veut oublier qu’il a un sélecteur.
Ils avaient la boite .. une horreur mais qui n’avait qu’une qualité celle d’être indestructible .. un machin qui avait la douceur d’un marteau pilon au démarrage et la rapidité d’un engin agricole.
Ils avaient la partie cycle .. celle de la Calif .. en effet pourquoi aller se risquer à pondre une merde qui allait se tortiller dans tous les sens alors que la cadre de la grosse donnait toute satisfaction ..
C’est donc avec ce cocktail qu’ils nous ont pondu la Jackal .. Prix de revient au niveau de la recherche : tripette, au niveau de la conception : peau de balle et au niveau pièces nouvelles : nibe .. Vous pigerez alors pourquoi cette moto ne dépassait pas les 6 briques à l’époque. ( on dira 9000 zorros d’aujourd’hui !! )
Roadster .. what else !!
Au milieu du siècle dernier .. ( j’y reviens.. j’aime ça !! ) ce que maintenant on appelle roadster c’était tout simplement .. une moto !! En fait pour qu’un constructeur fasse preuve d’imagination il suffit qu’il fasse un bond de 50 ans en arrière .. Et voilà que toute la presse va l’encenser .. vous me direz pourquoi se priverait il ?
Bon revenons en à notre tracteur. On prend un Calif, on le déshabille, on lui colle de vrais freins quelques raffinements techniques et un look en adéquation avec les désirs du moment et on a un nouveau modèle .. mais pour le reste c’est du kif .. Toujours deux roues et un moteur. Le twin, même si il date de 2 siècles avant JC est toujours aussi agréable à utiliser. Comme une loco qui s’arrache de la gare de Matabiau sa patate vous extrait de chaque virage sans forcer le moins du monde. Les vibrations vous titillent jusqu’au fond du calbut et sa puissance de 74 bourriques bien nourries est largement encore suffisante pour vous permettre de laisser le carton au bord de la route et de finir au zonzon !! En fait sur cette brelle ce n’est pas le moteur qui pêche, c’est ce que les ritals ont baptisé boite et qui semble à des années lumière du reste de l’engin .. Les guzzistes vous diront que sa lenteur, sa sonorité le verrouillage aléatoire de ses 5 rapports font partie du charme de la marque .. moi je dis que c’est une vraie merde !! Affubler cet engin d’un étron pareil c’est coller à Monica Belluci le tare bouif de Depardieu . Les inconditionnels de la marque ne furent pas surpris, mais ceux qui voulaient la découvrir s’enfuirent en courant juste après un premier essai !!
Roadster .. Que bella macchina !!
Dans l’ensemble, malgré sa présentation plutôt minimaliste la Jackal est une belle moto. Le tableau de bord ne contient que le strict nécessaire soit un compteur à l’italienne sur fond blanc qui intègre un trip et une batterie de voyant que quand y’en a un qui s’allume c’est qu’il y a l’feu au lac de Côme !! Le freinage est assuré à l’avant par un simple disque qui suffit largement et à l’arrière par un autre qui accomplit largement son office bien secondé il est vrai par une pédale qui tombe parfaitement sous la godasse. Fi des marche pieds qui équipent la Calif, la Jackal possède des cale pieds standards. Une moto on vous dit .. DEUX amortisseurs combinés qui vont vous casser les noix tellement ils sont tarés dur d’origine mais qui ont le mérite d’assurer à la brelle une tenue de parquet sans reproche. Une fourche tout ce qu’il y a de normal, qui assure un régal de maniabilité et qui fait compte tenu de sa précision que l’on peut se servir en ville de ce gros machin aussi facilement que si on possédait un 125 chinois !! Des jantes à rayon s de marque Borrani, comme sur les Ferrari des années 70 vont vous faire sacrément chier quand il va falloir les nettoyer mais elles assurent à la moto un look inimitable. Le réservoir de 19 litres, compte tenu des performances de l’engin et de sa sobriété, va vous permettre de n’envisager qu’un plein tous les mois ou tous les 350 bornes .. et encore en été !! Si vous vouliez choisir une couleur vous aviez le choix entre noir cercueil, gris classe et rouge pétard. Et quand il va vous falloir redresser la brelle de sa béquille latérale de 5 mètres de long il vous faudra bouger un bon quart de tonne tous pleins faits ce qui reste dans la norme.
Roadster .. A quoi ça sert ?
Il faut la laisser comme ça cette brelle, brute de fonderie, et ne pas l’affubler d’un des quelconque accessoire que Guzzi avait prévu pour l’équiper et qui faisait ressembler la liste des options au catalogue de la Redoute .. Pour balader le dimanche, faire les courses au marché, trimballer votre moitié jusqu’à la mer voire faire le beau sur la croisette en espérant en trouver une .. Cette moto est idéale .. Un moteur sympa, une tenue de route très saine, une belle gueule et un tarif à l’époque très étudié ont fait .. que la brelle fut un bide total …
Par contre si maintenant vous en trouvez une à vil prix et que vous fassiez abstraction de la finition à l’italienne qui vous aurons assuré des pots pourris, des taches de rouille un peu partout, des fils qui se seront dénudés, des suintement d’huile, des disques largement marqués et des caoutchouc qui ont toujours regretté d’avoir quitté leur arbre... eh bien n’hésitez pas … Tout cela se rattrape avec un peu d’huile de coude et quatre bricoles adaptables made in China .. Déshabillez la de toutes les merdes qu’à du lui imposer son ancien proprio, collez lui une paire de poignées chauffantes et un petit saute vent à trois balles et vous aurez un machin indémodable sur lequel vous roulerez en mitaines afin de pouvoir vous coller les doigts dans le pif !!
Hippo
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