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Essai rétro : SUZUKI SV 650 S

mercredi 2 juin 2010, par Guido

Objectivité nulle. Entre la Suzuki SV 650 S et moi, le rapport est passionnel, donc déraisonnable. Les chiffres de vente depuis 1998, année de lancement du modèle, indiquent que je ne suis pas le seul à avoir été marabouté...

Ecrire un essai est un exercice qui demande un savant dosage de professionnalisme patenté et de subjectivité contenue. Il se trouve que je manque des deux pour évoquer la Suzuki SV 650 S. D’une part, ce bicylindre mid-size m’a dissuadé d’essayer nombre de machines parce qu’il s’est toujours adapté à ce que j’attendais d’une bécane au quotidien. Ma connaissance de la production motocycliste internationale est donc lacunaire mais quelle joie d’avoir raté le coche !

D’autre part, je revendique la subjectivité totale des lignes qui suivent car j’ai succombé par deux fois aux attraits de ce roadster coursifié. Non content d’avoir chevauché la version à carburateur, j’ai acquis la seconde version équipée de l’injection mise en vente à partir de 2002. Cette bécane m’est chevillée au corps. C’est mon bourdon nippon, mon premier carénage, mon premier highside aussi...

Deux versions de la SV coexistent : N pour Naked (« nue » dans la langue de Barry Sheene) ; S pour Sport avec carénage et demi-guidons. Elles ont été déclinées en 400, 650 et 1000 cc. Les 74 ch du 650 cc animent également le V-Storm ainsi que le nouveau roadster Gladius. La SV a servi de support à une coupe de marque, c’est dire la fiabilité de l’engin et la taille du stock de pièces détachées ! Cette Suzuki a connu un succès international car la firme d’Hamamatsu a su commercialiser cette « Ducati 750 SS de l’humble » au moment opportun. Comme sur son inspiratrice, le semi-carénage de la S voile à peine les deux cylindres positionnés à 90 degrés. Les galbes de la première version rappelaient un peu ceux du canon italien. Mais exit le design "Bio" sur la version II. La ligne est désormais anguleuse, aidée en cela par le nouveau cadre alu à section rectangulaire et les rangées de leds du feu arrière.

Une main sur l’embrayage, l’autre sur le démarreur et la mécanique s’ébroue dans un ronronnement agréable. Le bruit sourd ne trompe pas : ce bicylindre en a et en veut. S’il encaisse sans broncher en sous-régime ; il se montre volontiers pugnace pour peu qu’on enroule du câble. La mécanique tracte allègrement jusqu’à 9 000 t/min. L’injection a un peu lissé le coup de pied mais évite l’à-coup que connaissait la première version lors de la brusque remise des gaz. La version II bénéficie aussi d’un cadre plus rigide. Ca saucissonne moins. On place gentiment mais sûrement les 185 kg de l’engin sur l’angle. Le revêtement de selle est d’ailleurs une invitation au déhanchement. Les quatre pistons pincent les deux disques de 290 mm avec conviction, le frein moteur y met aussi du sien. Dans ces conditions, quel plaisir de basculer avec elle pour sauter de virage en virage !

Vite grisé, on a tendance à augmenter le rythme en jouant avec les 6 rapports de la boîte avant de se faire rappeler à l’ordre par un amortisseur arrière perfectible. En effet, lors de freinages appuyés, voilà que le combiné se prend pour un Harlem Globe trotter ! A la longue, la position basculée sur l’avant fatigue les poignets. L’absence de protection en accentue la sensation. Enfin, à rythme soutenu, la machine abandonne sa sobriété. Les 17 litres ne vous amèneront qu’à la borne « 170 kilomètres ».

La SV 650 S se destine plutôt aux plaisirs solitaires qu’aux désirs solidaires. En effet, la selle passager est perchée tandis que la poignée, pourtant bien dessinée, se trouve trop en arrière. Cette dernière possède deux points d’ancrage qui, avec les deux anneaux disposés à l’arrière des cale-pieds passager, permettent d’attacher une paire de sacoches souples. Seul un antivol U peut se glisser dans le coffre de selle.

Jolie, agile, joueuse et économique, la Suzuki SV 650 S est pétrie de qualités. Pour moi, un tel concentré rime avec fidélité.

Guido du Bourdon nippon.

Extract :

Since 1998, the Suzuki SV 650 has been travelling all over the world with success. The V twin is a model of resistance. What a pleasure to dive in hearpin bends playing with a comfortable gear-box and efficient 4-Piston brake made by Tokico. However, the rear shock absorber reaches its limit on damaged roads. The limited tank capacity (only 4,5 gallons) will stop you before the end of an intense joy session. What a cheap motorbike for such a great investment !

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