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Essai rétro ... une bestiasse : La Honda CBR 1000 RR millésime 2005.

lundi 28 mars 2011, par Hippolyte Duhameau

En 2005 la guerre entre hyper sport ou superbikes replica régnait au sein des industries motocyclistes japonaises, sur un simple coup de tournevis on pouvait se retrouver au guidon d’engins dépassant allègrement 150CV pour un poids d’environ 200 kgs. C’est un peu moins le cas aujourd’hui car les bridages 100CV sont moins faciles à contourner .. et surtout gravement répréhensibles pour les utilisateurs comme pour les concessionnaires qui ont rendu les machines dans leur configuration d’origine. Ces motos distillaient quand même bon nombre de sensations .. J’aurai l’occasion de vous parler de ma propre expérience sur un Suz .. mais en attendant voilà ce que nous disait Philou après sa balade en Honda CBR 1000 ... Ah, c’était presque encore le bon temps !!

Une vraie sportive : la Honda CBR 1000 RR modèle 2005 en 170 ch


Fi des twins poussifs et des trois pattes coupleux, un quatre cylindres japonais en full power cela envoie quand même du sacré gros !!

Le concessionnaire Honda proche de chez moi m’avait promis de me laisser prendre sa CBR 1000 RR personnelle, bien évidemment "full power", et équipée de pneus à gommes tendres Michelin Power Race déjà bien boulochés après 1500 km seulement.

Une balade d’une heure ½, avec un machin pareil, cela ne se refuse pas !

Signature des papiers (tu t’engages à respecter le code de la route - ce qui va sans dire - et à tout payer en cas de crash responsable ou de sinistre sans tiers identifié, brrrrrr, va falloir faire gaffe cela valait 13.600 brouzoufs le bout ! Ce truc ),

Les clés, et prise de contact avec la bête : elle est classiquement rouge et noire (dommage qu’elle ne soit pas dans la robe kéké de la Repsol Moto-GP Replica), elle me semble longue et basse par rapport à ma Ducati, mais c’est peut-être un effet d’optique en raison du carénage qui se prolonge loin sous le moteur, presque jusqu’à la roue AR. Grosse fourche inversée, gros disques pincés par des étriers Nissin à fixation radiale : ça sent la compète, tout ça !

Derrière le Té de fourche anodisé noir, une boi-boîte est là, qu’est-ce que c’est ? Une centrale de chrono Alfano ? Non, c’est un amortisseur de direction électronique (je n’ai aucune idée de comment il fonctionne, mais j’ai lu qu’il était à progressivité variable, mou à petite vitesse, dur à V maxi...
En tout cas il est très efficace, je n’ai jamais senti plus tard la moindre amorce de guidonnage même sur route bosselée quand, à l’accélération en 2 et en 3, la roue AV avait tendance à se soulever....

J’enfourche la moto : elle est effectivement relativement petite. La position avec les bracelets sous le Té de fourche et la selle mince et ferme m’a rappelé celle de la Ducati 900 Ssie, de plus la machine est légère, environ 200 kg ( 211 avec le plein fait, en réalité selon les média ).

Contact, moteur, bruit discret au ralenti. Première et en route, seconde, troisième, seconde, etc, on est encore en ville. La boîte de vitesse est très précise et très douce, pas besoin de forcer sur le
sélecteur, ça verrouille tout seul. Le moteur est souple (forcément, un 4 en ligne injecté) et il ronronne comme un gros chat, je ne dépasse jamais les 5000 tr/mn...

Les repose-pieds sont placés très haut, on doit pouvoir prendre des angles impressionnants sans toucher, cela confirme qu’on chevauche une « presque » moto de course. Le réservoir manque un peu de finesse mais en se reculant sur le strapon..., pardon, la selle, on arrive à resserrer les jambes suffisamment pour ne pas les avoir trop écartées et se sentir bien placé dans la moto.

Sortie de la ville, la route s’offre à nous sous un soleil des plus radieux et quand le moteur est bien chaud et que moi aussi, je pousse progressivement les montées de rapports jusqu’à 10.000 tours
(sachant qu’après il y en a encore 2000 exploitables ...). A partir de 7000 cela te tire violemment sur les bras si tu laisses les gaz. En un clin d’œil, tu avionnes à des vitesses que la morale et le code de la route réprouvent : sur un joli bout droit sans personne en vue, je me laisse aller à passer de 5ème en 6ème à peine à 10.000 tours, tout en jetant un coup d’oeil furtif sur le compteur digital : il indiquait XXX ... Diable, mais avec ce truc c’est un coup à se retrouver au zonzon sans coup férir !!!

J’ entame une partie bien viroleuse sur bon revêtement. Freinage léger avant les entrées de courbes : houlà, ça c’est du frein, on peut se laisser aller à le doser mais dès que tu en as besoint un petit coup et tu as l’impression d’avoir des carbones ! Le cadre est extrêmement rigider, la moto vire d’un bloc, elle suit la courbe comme posée sur un rail. Je l’ai trouvée très facile à balancer d’un côté à l’autre dans les S, contrairement à ce que j’ai pu lire dans les comparatifs avec la Kawa, la Yam et la Suz.

J’ai poursuivi en quittant la grande route par de petites départementales que j’ai l’habitude d’arpenter. Le revêtement est bien bosselé. J’avais tendance à m’envoler de la selle, et en regardant le compteur je vis que j’étais 20 km/h plus vite qu’avec ma propre machine aux mêmes endroits. Je me suis rendu compte que cette moto est étonnamment bien suspendue, remarquablement amortie, et du coup presque confortable.

Après seulement 100 km je n’allais pas dire que j’avais l’impression de déjà connaître cette moto, mais j’ai ressenti une facilité déconcertante à bien rouler peut être même à rouler bien trop vite . Si tu insistes, ça ne s’arrête jamais, la moto n’a aucun défaut et ses possibilités sont toujours largement au-dessus des limites de son piplote (de moi en tout cas).

Pour la conso selon son proprio, en usage "normal" routier c’est entre 7,5 et 8,5 litres/100 qu’il faut compter. Si vous envoyez du gros ne vous étonnez tout de même pas à friser les 10 l ...

Pour conclure, sachant toutefois que c’est la première fois que je conduisais une "superbe-bique" hyper-tout, je dirais en bref :

Les points positifs :


 Performances moteur terribles (couple disponible partout, souplesse,
allonge inépuisable, puissance démoniaque en 170 ch)
 Partie cycle parfaite
 Facilité de prise en main
 Belle machine
 Confort, compte tenu de la vocation sportives
 Sensation de chevaucher un tigre de Sibérie, gros félin ultra-musclé et souple à la fois, sachant faire patte de velours comme rugir en bondissant

Les points négatifs :


 La bulle est trop basse, à changer pour une Ermax d’endurance sous peine d’y laisser une partie des muscles du cou au bout de 100 bornes.
 Cette machine est un véritable pousse au crime sur la route et à son guidon vous n’aurez guère de chance de ne pas laisser quelques points dans la bataille .. voire plus !!
 Manque total de sensations aux vitesses légales ( on s’y ennuie grave ) autant prendre un engin beaucoup plus civilisé.

Slow Philou, d’habitude en Ducati ST2

NdlR : Vous allez trouver des CBR1000 RR de 2005 en parfait état en occasion à un tarif avoisinant les 8000 euros pour des motos qui ont souvent moins de 20000 km. Cette machine a gardé une certaine cote !!


Voir en ligne : Site dédié aux possesseurs de Honda CBR900 et CBR1000RR ainsi qu’à tous ceux qui aiment cette moto.

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