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Gaz de schiste

Ils veulent faire des trous en Cévennes !! M’est avis que ça va schis.. er !!

mardi 29 mars 2011, par Hervé

La recherche de nouvelles sources d’énergie préoccupe tant les compagnies pétrolières qu’elles n’hésitent plus à envisager des solutions de plus en plus coûteuses .. malheureusement sans trop se préoccuper de l’environnement.
Rien à voir avec la moto, me direz vous .. Ce n’est pas dit .. De toute façon, comme ça, vous ne pourrez pas dire que vous n’étiez pas au courant !!

Mais c’est quoi … le gaz de schiste ?

Le gaz de schiste est du gaz naturel de type non conventionnel. Comme son nom l’indique, il s’agit de gaz emprisonné dans du schiste, roche sédimentaire déposée à l’origine sous forme d’argile et de limon. D’apparence semblable à celle de l’ardoise, le schiste est la roche sédimentaire la plus répandue sur la planète.

Le schiste est moins perméable que le béton, de sorte que le gaz naturel ne peut s’écouler facilement vers les puits. En fait, il est si solidement emprisonné qu’il doit d’abord circuler dans des espaces poreux mille fois plus petits que ceux du grès des réservoirs conventionnels. Les schistes sont une des sources « non classiques » de gaz naturel, qui incluent le méthane de houille et le gaz de réservoirs étanches.

Dans le cas du gaz naturel classique, les molécules de méthane migrent de leur emplacement original jusqu’à un endroit où elles sont emprisonnées dans une roche hôte à de plus fortes concentrations. Certes, le gaz classique est plus facile et moins coûteux à produire, cependant la production de gaz provenant de ces accumulations diminue.

Afin de pallier ce recul de production, l’industrie pétrolière et gazière se tourne vers des combustibles fossiles dont la production était auparavant jugée trop coûteuse et difficile. Les nouvelles techniques, telle la fracturation hydraulique en plusieurs étapes, jumelées au forage horizontal, facilitent la production de gaz de schistes et ce, à moindres coûts.

Un grand nombre de personnes, souvent réunies en collectif d’information, s’inquiètent grandement des impacts possibles et de l’insuffisance de l’encadrement réglementaire relatif à la prospection de ce gaz particulièrement difficile à extraire.

Et où vont-ils le chercher ce truc ?

Sur une très grande partie du territoire français, découpé en différentes zones faisant l’objet de « traités » : par exemple, en piémont cévenol, nous sommes inclus dans le traité de Montélimar. Le ministre de l’Écologie a publié une série d’arrêtés accordant à des compagnies "des permis exclusifs de recherche" dans le sud-est et l’Aquitaine et la compagnie Total a obtenu 4327 km² entre Valence et Montpellier pour effectuer ses recherches.

Faire des trous .. et après ?

Certes la recherche d’énergies nouvelles n’est pas inintéressante pour peu qu’elle nuit point à l’environnement et à la santé des populations forcément concernées. Or l’extraction du gaz de schiste qui est en cours aux États Unis depuis une dizaine d’année bénéficie d’un réel « retour d’expérience » et suscite déjà de nombreuses inquiétudes tant aux Amériques que dans d’autres parties du monde où elles ont déjà été entreprises ou en voie de l’être :

  • Nuisances dues à la multiplicité des forages car un grand nombre de puits set requis par l’exploitant. Aux États-Unis, en 2007, il existait déjà au total 449 000 puits répartis dans 32 États.
  • Des risques d’émissions fugitives de méthane et de fuites de sulfure d’hydrogène (H2S), un gaz explosif et toxique, potentiellement très dangereux pour la santé humaine et animale.
  • Un usage de grandes quantités d’eau pour procéder à l’extraction. Diminution de la quantité d’eau disponible à la population pour d’autres usages.
  • Des injections de solvants chimiques dans le sol pour fractionner le schiste et en extraire les bulles de gaz d’où risques de contamination des sols et de la nappe phréatique et besoins de vastes bassins de récupération de l’eau contaminée dont le mode de disposition reste incertain. En effet il faut savoir que pour chaque gisement exploité l’extraction du gaz nécessite des millions de litres d’eau dont la majeure partie devient contaminée.
  • Dommages à la surface des sols et aux équipements routiers en raison de la circulation continue de camions citernes.
  • Bruit continu des équipements.

Et alors, que faire ?

Dans plusieurs états américains, des autorités envisagent des moratoires sur l’extraction de gaz de schiste afin d’en examiner davantage les impacts et d’établir une réglementation appropriée. Le 18 mars 2010, l’agence américaine pour la protection de l’environnement s’est même lancée dans une étude approfondie qui durera près de deux ans dans le but de répondre aux nombreuses préoccupations liées à de nombreux incidents.

Au Québec, certaines compagnies se sont engouffrées dans la carence de réglementation car la loi sur les mines empêche les municipalités inquiètes de s’opposer à des projets de prospection ou d’exploitation ; l’obtention de permis de prospection ou d’extraction de gaz de schiste n’étant pas sujette au règlement sur l’examen de l’impact sur l’environnement. Un collectif important s’est inquiété de cette insuffisance du cadre réglementaire et demande maintenant au gouvernement du Québec de préciser sa position dans ce dossier et d’en faire un dossier public.

Et … chez nous en France ?

Chez nous dans chaque département concerné des collectifs se sont crées et mènent des actions d’information lors de réunions publiques. Drôme, Var, Aveyron, Ardèche, Gard, Bouches du Rhône sont au fait de la création de ces collectifs.

Pour plus d’infos :

Si vous en avez l’occasion ne loupez pas l’une de leurs réunions .. ne serait ce que pour y commenter ce petit film témoignage réalisé par Josh Fox, un metteur en scène de théâtre et réalisateur de fictions pour la TV américaine, qui, après une simple lettre d’une compagnie gazière reçue dans sa maison familiale de Pennsylvanie, havre de paix au bord de la rivière Delaware, proposant à son père d’autoriser moyennant subsides des forages dans leur propriété, s’est immergé tout entier dans le cauchemar des gaz de schistes pendant un an et demi afin de comprendre ce qui arrivait à son pays ..

En ce qui concerne le collectif du Gard vous trouverez ici l’agenda de ses réunions publiques d’information.
http://www.stopgazdeschiste30.com/mars-2011-agenda.html

Et soyez curieux ... jetez un œil sur le film témoignage de Josh Fox :
http://www.dailymotion.com/video/xg7g0q_danger-gaz-de-schiste-1-7-doc-choc_webcam


Voir en ligne : http://www.stopgazdeschiste30.com

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