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Passion en Promo

dimanche 18 septembre 2011, par Guido

Un lieu : le circuit de Lédenon. Un sport mécanique : la moto. Deux compétitions à une semaine d’intervalle : le Superbike et le Promosport. Si la première compétition respire le show à l’Américaine avec motor-homes confortables et carénages rutilants, la promotion sent l’union libre entre l’huile de vidange et celle de la baraque à frites.

La promo, ça sonne comme la bonne affaire de supermarché, dans le genre baril de poudre à prix cassé. Les formules Promosport sont un peu à la moto, ce que la fête de l’humanité est à l’action politique : une manifestation à la fois populaire et garante des traditions, celles qui ont fait les beaux jours du Continental Circus.

On y vient en famille. Entre les vérins graisseux de la caravane, s’étale le auvent frappé de l’ancien logo d’un équipementier. Sous cette bâche délavée, trône la table de camping et la machine juchée sur ses béquilles écarlates. L’essentiel est bien là. Autour du meuble en formica, résonnent encore les échos des bourres mémorables racontées entre compères. Au bout des câbles des couvertures chauffantes, il y a l’instrument de la passion, immobile et silencieux. Mais pas pour longtemps.

Le village de toile de Promosport abrite les jeunes pointures des championnats Promo 600, 1000 et Découverte. Cette dernière catégorie a pour principe de faire courir ensemble des sportives de 600 et 1000 cc. Cette année, Fabien Assemat domine l’exercice au guidon de la nouvelle Kawasaki ZX-1000 R devant la Triumph Daytona rouge du pugnace Jannis Van Der Slikke.

Les coupes Promo 600 et 1000 constituent l’antichambre du French Superbike (FSBK). Ainsi, Yann Sotter, qui avait démontré son incroyable potentiel en 1000 l’an passé, court aujourd’hui contre les cadors du FSBK. A Lédenon, c’est Claude Lucas qui a été sacré champion 2011. En 600, Thibault Bertin a réalisé un doublé à Lédenon. Julien Pilot a, quant à lui, assuré pour le championnat. Il n’est plus qu’à trois points du titre qui se jouera donc à Carole.

Les courses 125 Promo et Pré GP ont été l’occasion de voir évoluer une Moto3, concept qui remplacera la 125cc 2 temps dans le championnat de vitesse dès l’année prochaine. Si le gabarit reste identique, la bande son fait désormais la part belle aux barytons.

Le Promosport réunit aussi des passionnés de longue date qui se font un plaisir d’en découdre sur la piste. Les championnats Classic rameutent les vieux chevaux-vapeurs. Mais dès l’extinction des feux, l’antique parade pétaradante se mue en troupeau écumant. Les gènes de pur-sang ont de beaux restes. On se fait les freins à quatre de front. Les châssis se tordent à la ré-accélération. On ose même l’amorce de highside en Superbike Proclassic !

Cette catégorie réservée aux machines de sport d’avant la chute de l’URSS est dominée par la GSXR 750. Le week-end dernier, Xavier Grisez et Patrick Lagrive ont ferraillé d’un bout à l’autre des manches au guidon de leur Suzuki de 1991. C’est finalement le numéro 92 qui a tiré le gros lot par deux fois. Ainsi, Grisez remporte le championnat avant même la finale qui se tiendra début octobre à Croix-en-Ternois. Son compagnon d’écurie, Jean-Pierre Dauvillier, ne marque pas de points cette fois-ci. Pourtant, bien parti en seconde manche, il s’est emmêlé les demi-guidons dans les dépassements. Ayant perdu l’avant mais pas la face, il a tout de même franchi la ligne sur ses deux roues.

En ces temps merveilleux où le monde de la moto cherche à convaincre les financiers à courte vue, il est plutôt rassurant de penser que la troupe du Promosport attise encore les braises du feu sacré entre deux séances de grillade.

Guido du Bourdon nippon.

Please, have a look to the porfolio !


Voir en ligne : Le site des Pro Classic

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