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Sunday Ride Classic 2013

mardi 9 avril 2013, par Guido

Avez-vous déjà noté le niveau de connaissance sidérant des motards concernant l’histoire de hobby ? L’histoire orale - avec un fort relent de bière – constitue l’une des principaux vecteurs de transmission de la culture deux roues. Son acquisition s’effectue par bribes, à force d’expositions plus ou moins longues et imprégnations plus ou moins verbalisables. Il n’empêche que le motard moyen qui n’existe même pas pour l’INSEE, possède des références quand il s’agit de causer machine.

L’unique travers de cette culture est l’hyper-spécialisation. Selon l’âge et les goûts de son interlocuteur/professeur, on peut se retrouver au Cap nord en K75 ou à Pantin sur Kredler kité. Il y en a même dont la saga familiale se décline selon un obscur calendrier : « J’ai rencontré ma femme lors de la sortie du 750 Four ». « Je me suis bourré l’année de Crivillé ». Il y a intérêt à réviser sévère pour préparer une virée car si la moto est une activité muette, il n’en demeure pas moins vrai que le pratiquant déverse son flot de paroles retenues, une fois parvenu à l’étape.

Pour réviser, rien ne vaut une bonne concentration. Le week-end dernier, il fallait être de la SRC, cinquième du nom. La Sunday Ride Classic rassemble tous les passionnés de moto dans l’esprit des années 1970. Organisée conjointement par deux grands maîtres de l’événementiel moteur que sont Jean-Pierre Bonato et Stéphane Clair, la SRC se tient sur le site chargé d’histoire du Castellet.

Le tracé taillé entre les pins a connu des compétitions jusqu’à la fin des années 1990. Depuis, il appartient au consortium suisse Somerset. Ce dernier a conduit des travaux de modernisation avec goût. Les installations de standing assurent un accueil feutré tout au long de la mythique ligne droite du Mistral. Parallèle à la piste de l’aérodrome voisin, elle file tout au bout du circuit. Ramassés derrière le plexiglas, les pilotes s’y satellisent dans la lumière du soir. Les dégagements striés de sinusoïdales multicolores renforcent l’impression de jardin zen dédié à la vitesse pure. Magique.

Dans cet écrin sophistiqué, la SRC détone par sa convivialité. Le service d’ordre encadre la foule mais ne la relègue pas loin de la piste. L’accès à la ligne des stands est même autorisé lors des parades de machines anciennes. De ce manière, le visiteur a la possibilité d’approcher les experts du slider en chair et en os. Cette année, nous avons été un paquet à avoir aperçu « ET ». Freddie Spencer en personne, venu de Las Vegas pour conduire la parade GP Memorial Spirit of speed en compagnie d’Ago.

Enivré de soleil et d’huile de ricin, on finit par douter de l’époque. N’est-ce pas le Bol d’or d’il y a 30 ans ? Zone rouge. Je rupte. Il me faut refaire la synchro.

Guido du Bourdon nippon (www)

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